14 mai 2009

Ce que j'aime le plus dans mon "travail" actuel, c'est le mercredi.
Le mercredi, il n'y a personne. Je suis dans un service de femmes qui ont toutes des enfants et qui restent à la maison ce jour de la semaine.
Le mercredi, il n'y a pas beaucoup de monde sur la route, je peux traîner un peu le matin.
Quand j'arrive, les couloirs sont déserts, les bureaux sont vides.
C'est le seul jour de la semaine où je ne suis pas obligée de faire semblant d'être occupée.
Je vaque à mes petites activités, je lis mes mails, je pense à mon avenir, je cherche des renseignements, j'écris à des gens que j'ai un peu négligés ces temps-ci, je fais des listes de choses à faire...
Les autres jours sont un calvaire : je n'ai pas de boulot mais il faut absolument que je donne "l'impression de".
Sinon, c'est mauvais pour l'image de l'équipe, on me l'a expliqué rapidement.
Je suis donc payée en tant qu'intérimaire depuis 11 mois et pour encore 2 mois à ne rien faire. Et ce n'est pas une façon de parler.
Au départ, je me disais "Moui, pourquoi pas, c'est toujours une paye à la fin du mois", au bout d'un an, je commence à être limite.
J'y vais à reculons le matin. Je planifie des activités et des week-end le plus souvent possible, j'essaye de m'échapper comme je peux mais je me sens coincée.
Tous les jours, je grise la date sur un calendrier Excel que j'ai eu le temps de réaliser et d'améliorer des dizaines de fois.
J'ai d'ailleurs un calendrier "décompte" des jours de travail restant avant la fin de ma mission, j'ai également un calendrier de prévision des jours fériés et des jours de récup' auquel j'ai le droit (oui, oui, j'ai des jours pour me reposer de ne rien faire) et un calendrier de grossesse sur lequel j'inscris tout un tas d'informations.
Un prisonnier, voilà ce que j'ai l'impression d'être. Je me dis parfois qu'en ces temps de crise, je ferais mieux de savourer l'instant... mais c'est impossible.
Cette inertie me déprime, me révolte même : je ne comprends pas cette façon de fonctionner. Encore moins depuis que je connais l'autre côté.
Celui où il faut travailler sans compter pour un semblant de paye incertain, jamais garanti.
Du coup, au lieu de me réjouir d'être là, au chaud, payée à ne rien faire, j'ai peur.
J'ai peur d'après. Après la mission, après le congé mat...
Je ne sais pas où l'on va puisque certaines données ne dépendent pas du tout de moi (vente du restaurant, réorientation de Thomas, lieu où l'un de nous trouvera du travail) et ça ne me convient pas.
J'ai besoin de projets concrets à court terme. Je suis comme ça. Depuis toujours.
Hier, je disais à Thomas "je crois que je suis à un tournant de ma vie".
Aujourd'hui, on est mercredi, j'ai du temps. Je vais chercher si une formation m'intéresse et si elle est envisageable dans un avenir proche.
Ce matin, j'ai pris le temps de chercher toutes les écoles maternelles de Nantes sur une carte. Demain, j'essayerai de les appeler pour savoir s'il est possible d'inscrire Clara à la rentrée prochaine.
Pour cela aussi, j'ai des doutes... C'est quoi le mieux ? Rester à la crèche en territoire conquis ? Aller de l'avant, vers l'école, les plus grands, à 2 ans 1/2 ? les problèmes de garde du mercredi ?
Et si nous rentrions à Paris l'année prochaine ? Vaudrait-il mieux que Clara fasse sa 1ère année là-bas ? Ou qu'elle ait déjà une expérience de l'école ici ?
C'est drôle parce que je disais hier à Magali, à propos d'une amie à elle que je ne connais pas : "A mon avis, elle s'angoisse pour rien, les enfants s'adaptent bien plus et bien plus vite que nous. On s'en fait une montagne, mais eux le vivent généralement bien finalement."
A bon entendeur... je ferais bien d'en prendre de la graine.
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Finalement on est jeudi, je n'ai plus pensé à poster ce message hier.
Je me suis laissée emporter par ma recherche de formation mais au final, je n'ai pas récolté beaucoup d'informations.
Je commence à savoir plus concrètement ce vers quoi j'aimerais m'orienter mais je ne trouve pas de formation adéquate envisageable (la donnée "en province avec deux enfants" n'aide pas beaucoup...).
J'aimerais concilier les deux domaines qui m'intéressent : mon orientation de base (littéraire) et les métiers du web qui m'attirent depuis quelques années maintenant. Il existe un boulot de concepteur-rédacteur qui a l'air de coller à ce que je cherche, sinon, il faudrait peut-être commencer par un diplôme d'infographie et m'orienter ensuite vers la com', mais ça me paraît un peu plus difficile...
Quoi qu'il en soit, ce sont des études de plusieurs années, il faut donc trouver un financement, voire une rémunération... Il faut que Thomas travaille. Que Clara et le bébé aient un mode de garde sûr.
L'idéal aurait été une formation délivrée par ce que les Universités appellent des "campus virtuels", c'est à dire une formation à distance avec des échanges profs/éleves et élèves/élèves via internet.
Et un vrai diplôme au bout.
Mais les formations de ce genre sont rares, chères et apparemment celle qui m'intéresserait n'existe pas encore.
Me voilà dans le flou. Peut-être encore plus qu'avant...

1 Comments:

Blogger oldchapman said...

Ecris plus gros stp !

16/5/09 00:13  

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